Peintre, illustrateur de livres dès 1925, décorateur, affichiste. le Rémois Jean BERQUE fut élève des “Nabis“ Félix VALLOTTON, Paul SERUSIER et de Maurice DENIS à l’Académie RANSON. Il découvre les paysages du Maroc, de l’Espagne et de l’Italie. Dans le sud de la France il fait des rencontres avec de nombreux artistes dont DUNOYER de SEGONZAC et Aristide MAILLOL.
Dans ses œuvres il affirmera un goût pour les natures mortes, les paysages et les nus dans un dessin sobre et stylisé qui lui vaudront l’éloge des critiques de l’entre-deux-guerres. Il fut un des premiers membres de L’Union Rémoise des Arts Décoratifs fondée par E. KALAS en 1922 et participa à un certain nombre d’expositions :
-Exposition au Salon d’automne de 1924 à 1928. -Exposition au Salon des Tuileries de 1927 à 1934. -Expositions dans diverses galeries.
Il intervient comme illustrateur dans des ouvrages de VERLAINE, RONSARD, du BELLAY, Pierre LOUYS, COLETTE, TAGORE, André MAUROIS, Paul CLAUDEL, essentiellement pour les Editions GONIN (Paris, Lausanne).
Maurice DENIS naît à Granville (Manche).
Si l’essentiel de son existence se déroula à Saint-Germain-en-Laye, l’artiste effectua de nombreux séjours en Italie et en Bretagne.
La rencontre avec SERUSIER, l’exemple de GAUGUIN font de Maurice DENIS un membre du groupe des Nabis dont il sera considéré comme le théoricien ; il est surnommé le “Nabi aux belles icônes“.
Du début de sa carrière, inspirée par le Symbolisme à sa mort en 1943, Maurice DENIS sera le peintre d’une œuvre cohérente, s’attachant tout au long de sa vie à concilier l’atmosphère décorative au contenu, sans cesse renouvelé, de sa création.
Cela vaudra après 1919 lorsqu’avec Georges DESVALLIERES il crée les “Ateliers d’Art Sacré “, l’année même du décès de son épouse Marthe, depuis longtemps souffrante.
Dans son prieuré de Saint-Germain-en-Laye, il décore la chapelle autour du thème de sainte Marthe (fresques, mobiliers, vitraux).
Il intervient dans de très nombreux édifices religieux et sa rencontre avec Saint-Nicaise se fera en deux temps.
Né à Lausanne ( Suisse ) fils de pasteur protestant, cet artiste français est représentatif du style néo-classique de la période Arts Décoratifs. Architecte puis décorateur, G. JAULMES produit des peintures murales, panneaux, rideaux de scènes, tissus, paravents, céramique, affiches, cartons pour tapisseries. Les paysages et les jardins servent de toile de fond à ses ensembles décoratifs.
Décorateur mais aussi peintre, il exécute des tableaux de chevalet pour lesquels il utilise des tons sourds dans une recherche d’atmosphère intimiste. Il sera également illustrateur d’ouvrages. Artiste majeur, il est relativement méconnu à cause d’une importante production de fresques monumentales malheureusement intransportables.
Réalisations majeures :
- Villa Kérylos à Beaulieu-sur-Mer réalisée vers 1904, associé à Adrien KARBOWSKY sous la direction de l’architecte PONTREMOLI pour Théodore REINACH, archéologue et mécène.
- Fresques nombreuses : Palais de Chaillot à Paris, Synagogue à Boulogne-Billancourt, Hôtels de Ville de Neuilly, Arras, Cachan, Musée Rodin, château de la Fougeraie (Bruxelles), expositions dans différents salons dont le Salon des artistes décorateurs (1911).
A noter que Gustave JAULMES fut le décorateur du Temple Protestant de Reims en 1923, fresques qui actuellement sont recouvertes d’une peinture blanche.
Joaillier exceptionnel et grand maître du verre, René LALIQUE compte parmi les grands créateurs de l’Art nouveau pour ses bijoux et de l’Art Déco pour la verrerie.
René Jules LALIQUE (1860-1945), né en 1860 à Ay-en-Champagne (Marne), décède en 1945 à Paris.
Vers 1894, (inspiré par MORRIS et RUSKIN) il est le propagateur de la vague naturaliste pour la création de ses bijoux, la Flore, la Faune, la Femme, “3 F“ qui ont inspiré René LALIQUE dans son inspiration pour l’ornementation. Il apporte à la joaillerie un renouveau imprévu en associant à l’or et aux pierres précieuses des matières jusque là peu utilisées, comme la corne ou l’ivoire. Il réhabilite les pierres semi-précieuses, magnifie l’émail et sublime le verre. On peut considérer qu’il est l’inventeur du bijou moderne où le beau prévaut sur le luxe.
Les premières expérimentations de René LALIQUE dans le domaine du verre remontent aux années 1891. Les procédés de fabrication des bijoux le familiarisent avec les matières vitrifiables, et c’est sans doute grâce à l’émail qu’il découvre le verre (brevet pour la fabrication d’émaux en relief).
Vers 1902 René LALIQUE commence à s’intéresser aux possibilités de l’usage décoratif du verre à l’échelle architecturale en créant deux portes pour son hôtel particulier en assemblant d’épaisses plaques de verre, moulées en bas-relief, aux motifs d’épicéas et d’athlètes.
Sa rencontre avec le parfumeur COTY va initier la production en série de récipients (flacons) et d’objets d’art en verre. En 1912, maîtrisant parfaitement les techniques, il décide de se consacrer à sa nouvelle passion le verre et fait sa dernière exposition de bijoux en 1912. Il délaisse le verre multicouche et les couleurs variées pour les qualités naturelles du verre : limpidité et la transparence.
Ce verre, il le moule, le presse, le grave, le sertit en utilisant la technique de la cire perdue ou le soufflage dans un moule. Technicien hors pair, il dépose de 1909 à 1936 quinze brevets, témoins de son extraordinaire inventivité (technique de fabrication, de systèmes de fixations, de fermeture...) et qui vont porter ses œuvres au panthéon du luxe et de l’esthétisme
Ernest LAURENT, né à Gentilly le 8 juin 1859 est mort à Bièvres le 25 juin 1929.
Elève d’Henri LEHMANN et compagnon d’artistes comme SEURAT et Le SIDANER, il obtient le Prix de Rome en 1889 pour un œuvre intitulée “Le Christ et le paralytique“. Membre de l’Académie des Beaux-Arts à partir de 1919 et professeur à l’Ecole des Beaux-Arts, cet artiste sensible s’inscrit entre impressionisme et pointillisme par un rendu intimiste et poétique.
Ami intime de Georges CHARBONNEAUX, il réalise pour l’église Saint-Nicaise, une toile pleine de délicatesse illustrant “Le baptême du Christ“.
Cette toile, très discrète et insuffisamment mise en valeur, surmonte l’entrée du Baptistère.
Elle fut marouflée sur place en juillet 1926, en même temps que les toiles de Maurice DENIS.
(source P. CHATELIN)
Emma, fille de Félix THIOLLIER et de Cécile TESTENOIRE-LAFAYETTE, a débuté son éducation artistique auprès du peintre lyonnais Paul BOREL. Elle grandit dans un cercle artistique fécond, admire considérablement François Auguste RAVIER et rencontre tous les autres artistes amis de son père venus le visiter dans le Forez, tels Louis JANMOT, Emile NOIROT, Charles BEAUVERIE, François GUIGUET, François SIMON, l’architecte Pierre BOSSAN, l’abbé Paul LACURIA.
Elle rejoint Paris en 1892, étudie la sculpture dans l’atelier de FREMIET et de LANDOWSKI, suit simultanément les cours de peinture de Jean Paul LAURENS à l’Académie Julian et le dessin chez Paul FLANDRIN. Sa carrière de peintre et sculpteur débute dans les Salons à l’âge de 24 ans : 1899 à 1920 à la Société des Artistes Français, 1905 à 1914 à la SLBA, puis de 1930 à 1941, 1904 au Salon d’Automne, 1905 à 1914 aux Indépendants, 1920 à l959 à la Société Nationale des Beaux-Arts (section Art religieux, sculpture et gravure en médailles). En 1931, elle expose au Salon des Tuileries (ainsi que G. DESVALLIERES son chemin de Croix). C’est en 1934 qu’elle est sollicitée pour la décoration de l’église de la Cité du Chemin-Vert (cf. croquis préparatoire ci-dessous).
Personnage très attachant et au charisme saisissant, elle était animée d’une foi profonde qui émane de son œuvre toute entière, profane ou religieuse. Elle vécut dans la plus grande modestie et dans un engagement au service des pauvres et des démunis. Sa qualité d’artiste la hissera au plus haut de son idéal et non de la célébrité qu’elle repoussait. Son œuvre peint compte environ 300 tableaux achevés, toutes techniques confondues (pastels, huiles, aquarelles, gouaches). Son œuvre sculpté comprend environ 60 pièces (statuaire, bas-reliefs, médaillons) en terre, cire, plâtre, bois, marbre, bronze, or, plâtre métallisé, céramique.
Artiste engagée dans le sillage de l’Art Sacré (avec Georges DESVALLIERES et Paul BUFFET), elle crée tympans, statues, croix, tabernacles, chemins de croix, porte-cierges ou peintures murales. Son activité créatrice la fait évoluer aussi vers beaucoup d’autres pistes : portraits, illustration, poterie, broderie, travaux sur textile, bijoux (médailles de baptême). Sans descendance, elle meurt entourée de ses nombreux neveux, enfants de ses trois frères, à l’âge de 98 ans.
Texte Christine Boyer-Thiollier
Elève des sculpteurs Michel-Louis-Victor MERCIER et Victor PETER, il expose pour la première fois en 1910 au Salon des Artistes français. Après la première Guerre Mondiale au cours de laquelle il s’illustre brillamment, il participe de nouveau au Salon des Artistes français (1920 médaille de bronze, 1922 médaille d’argent, 1927 médaille d’or).
Directeur de la section Sculpture des “Ateliers d’Art Sacré“, il est l’auteur de très nombreuses œuvres dont l’une des plus emblématiques est la “grande statue de la sainte Vierge“, haute de 7,20m, réalisée pour le stand du Vatican pour l’Exposition Universelle de 1937. A la fin de sa vie, il crée une œuvre grandiose : un chemin de croix, grandeur nature, qui va rejoindre, outre-Atlantique, l’Oratoire Saint-Joseph du Mont- Royal, à Montréal.
Pour l'église Saint-Nicaise de Reims, il réalise plusieurs sculptures.